Trouver sa place dans la fratrie grâce à l’astro-psychogénéalogie

Dans le tumulte de la vie, la quête de sa place est un voyage intérieur qui traverse nos relations familiales, professionnelles et amoureuses. Lors de mes consultations en astro-psychogénéalogie, j’entends souvent des phrases comme : je n’ai jamais eu ma place dans cette famille, je ne trouve pas ma place au travail, je ne me sens pas à ma place dans mon couple…Pourquoi tant de difficultés à trouver « sa place » ? Il y a pourtant une place pour chacun puisque nous sommes venus au monde et que nous sommes vivants. Et bien sûr, le fait d’avoir un travail, une famille, un conjoint ne change rien à cette notion de place. Il est alors intéressant de se pencher sur les mémoires familiales et l’arbre généalogique.

 

Les racines de la place : l'arbre généalogique

En psychogénéalogie, la notion de place est une notion capitale. Lorsque l’on réalise un arbre généalogique ou un génosociogramme, chaque membre d’une famille a une place bien précise. Anne Ancelin disait qu’un arbre était un vrai livre de compte et qu’une erreur de place allait avoir une incidence sur tous les descendant. Une erreur ? Vont se glisser sous ce mot les secrets de naissance, les non-dits autour des paternités, les incestes, les illégitimités, les deuils non faits… Ainsi, dans certains cas, on peut découvrir que la sœur est en réalité la mère, ou le grand-père le père. Ici non seulement la place est confuse, mais touche en plus le respect des générations. Dans des cas plus courants, on découvre des enfants illégitimes, des enfants décédés dont on n’a pas fait le deuil, un amoureux jamais oublié. Il faudra alors redonner une place à tout ce petit monde.

 

Positions dans la fratrie

La question de place va être surtout travaillée lorsque l’on aborde la fratrie. Dans celle-ci, chaque enfant a une place bien attribuée en fonction de son rang de naissance. Ainsi, on le comprend aisément, l’aîné est le premier enfant du couple, il va occuper la place n°1 et tout ce que cela suggère. Le ou les cadets vont occuper la 2ème place, la 3ème, 4ème selon le nombre d’enfants. Le benjamin aura lui aussi son rang après ses frères et sœurs. Il peut être le 2ème s’il n’y a pas de cadet, le 3ème etc. On peut également être enfant unique. Tout cela a une très grande importance, car être l’aîné ou le benjamin a un sens et comporte une sorte de projet inconscient parental ( le projet sens ) que l’enfant va porter en lui comme une mission toute sa vie.

L’aîné est souvent en lien avec le père et va focaliser les rêves de celui-ci, et ce qu’il n’a pas pu réaliser lui-même. L’aîné fait généralement preuve de sérieux, a le sens des responsabilités, il est mature, car les parents ont été plus exigeants vis à vis de lui. Ceci, soit pour suppléer à certaines de leur carence, soit pour servir d’exemple aux autres frères et sœurs.

Occuper la place de « l’enfant du milieu » suggère que l’on n’a pas toute la disponibilité des parents et l’enfant sait qu’il ne peut pas attirer toute l’attention sur lui. En négatif, il peut en découler un sentiment de solitude, de dévalorisation, de mésestime et de dépendance. En positif, cela apporte le sens des relations et de la négociation.

Le benjamin est attendu avec moins de stress, puisque les parents connaissent déjà les différentes phases de développement de l’enfant. Il a souvent un caractère plus insouciant, et optimiste que ses frères et sœurs. De plus, il est moins jaloux puis qu’aucun enfant ne naîtra après eux. Les parents se montrent moins exigeants et plus conciliants. Mais en négatif, l’enfant peut avoir l’impression de ne pas être important, de passer après les autres, de n’avoir pas son mot à dire… Il peut développer une dépendance au milieu, un manque d’affirmation, être le bâton de vieillesse des parents.

Dans une fratrie, chaque place est porteuse d’une mémoire familiale. On va alors aller chercher les ancêtres qui occupaient la même place, voir leur vécu et se poser la question d’une loyauté envers eux. Les dates, les prénoms vont également nous renseigner.

 

Le rôle clé du rang de conception

Lorsque l’on aborde la place dans la fratrie, on se pose également la question du rang de conception. En effet, celui-ci peut être différent du rang de naissance, et je le constate en consultation, cela est très fréquent. Par exemple, si vous êtes l’aîné mais qu’avant vous il y a eu une fausse couche, un avortement ou un enfant mort en bas-âge, vous allez en réalité être le 2ème. Donc, vous n’êtes pas à votre place et vous allez être ce que l’on appelle un enfant de remplacement. Il va s’agir en consultation de redonner la place à ces enfants cachés, oubliés, ignorés ou décédés et les positionner sur le génosociogramme. En ricochet, l’allure de la fratrie va changer considérablement, et votre place ne sera plus la même. En nommant ces enfants, en les reconnaissant, en les positionnant sur l’arbre, une réparation et un rééquilibrage se fait. Je vois souvent en consultation des brouilles dans la fratrie, des jeux de pouvoir, de dépendance qui se répercutent ensuite dans les relations professionnelles et de couple. Lorsque l’on remet de l’ordre dans le rang de conception, donc de l’arbre, chacun trouve sa vraie place et son droit d’exister pour ce qu’il est.

L'histoire révélatrice de M.

M est arrivée 2 ans après son frère, décédé à 2 semaines. M est ce que l’on appelle un enfant de remplacement. Pas facile, de naître de sexe féminin après le décès d’un garçon, tant souhaité par les parents qui avait déjà une fille aînée. M aura des difficultés à vivre sa vie, trouver sa place et se donner le droit d’exister et comme beaucoup d’enfants de remplacement va développer le syndrome de culpabilité du survivant. Entre sa sœur aînée et elle, une relation fusionnelle s’est installée, étouffante pour la benjamine, l’aînée voulant inconsciemment protéger sa sœur, mais l’empêchant aussi d’être libre et de faire des choix. M est en fidélité avec sa famille, se construit pour et à travers elle et ne trouve pas sa place.

En consultation, dans un premier temps, j’ai écouté l’histoire de M et j’ai échangé avec elle à l’aide de son thème astral qui faisait apparaître une histoire douloureuse héritée de lien à la fratrie. Dans un 2ème temps, M a réalisé son génosociogramme et a pris conscience de l’énorme place que prenais encore aujourd’hui ce bébé décédé il y a très longtemps, alors qu’elle était effacée. Une place comme un vide, qui l’avait empêché elle de trouver la sienne.

J’ai ensuite proposé à M un acte symbolique pour faire le deuil de ce frère, deuil que ses parents n’avaient pas pu faire tellement la souffrance avait été grande. M a planté des fleurs qu’elle a choisies à la mémoire de son petit frère, a laissé son chagrin s’exprimer et s’est sentie en paix.

En conclusion, la recherche de sa place est une exploration profonde de soi, de son histoire familiale et de ses racines. La psychogénéalogie offre un éclairage unique pour comprendre les dynamiques familiales, réparer les blessures du passé et trouver son équilibre dans le présent. Trouver sa place, c’est aussi réconcilier son histoire personnelle avec celle de sa famille, s’autoriser à exister pleinement et dans toute sa singularité.

 

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